La leçon

Tu pourrais t’éveiller dans un brouillard de fer

Avec au bord des lèvres le goût de ton sang

Dans des draps inconnus une chambre étrangère

Du sable entre tes dents

D’abord la lumière baisse

Et du fond de la nuit franchissant les miroirs

D’un pas indifférent s’avance la déesse

Alourdie de bijoux, harnachée de cuir noir

Et toutes les horloges / Et tous les carillons / Et ton cœur qui s’affole

À présent sonnent l’heure de la première leçon

 

La pièce est commencée les acteurs sont en place

Et les corps se mélangent à la lueur du feu

Quand la dame d’acier te refuse sa grâce

Tu sais enfin ce que tu veux

Alors la musique cesse

Quand l’officiant masqué élève le ciboire

Que tous les courtisans s’abandonnent à l’ivresse

Et dans la reddition savourent leur victoire

Et toutes les horloges / Et tous les carillons / Et ton cœur qui s’affole

À présent sonnent l’heure de la deuxième leçon

 

Tu pourrais t’égarer au cœur de ce mystère

Et perdre cette nuit ton reste de raison

Te mettre en route sans un regard en arrière

Goûter la douceur du poison

Mais dans le jour qui te blesse

Les paupières brûlées tu refuses de voir

Qu’au-delà du néant quotidien qui t’oppresse

Dans un coin de ton âme il reste encore l’espoir

Qu’à l’heure où la lumière baisse

Du fond de la nuit franchissant les miroirs

D’un pas indifférent reviendra la déesse

Alourdie de bijoux, harnachée de cuir noir

Et toutes les horloges / Et tous les carillons / Et ton cœur qui s’affole

Alors sonneront l’heure de l’ultime leçon.

 

 

Musique : Bernard Zakarian, Alexandro Alcocer, Jean-François Aliaga.

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