Tu pourrais t’éveiller dans un brouillard de fer
Avec au bord des lèvres le goût de ton sang
Dans des draps inconnus une chambre étrangère
Du sable entre tes dents
D’abord la lumière baisse
Et du fond de la nuit franchissant les miroirs
D’un pas indifférent s’avance la déesse
Alourdie de bijoux, harnachée de cuir noir
Et toutes les horloges / Et tous les carillons / Et ton cœur qui s’affole
À présent sonnent l’heure de la première leçon
La pièce est commencée les acteurs sont en place
Et les corps se mélangent à la lueur du feu
Quand la dame d’acier te refuse sa grâce
Tu sais enfin ce que tu veux
Alors la musique cesse
Quand l’officiant masqué élève le ciboire
Que tous les courtisans s’abandonnent à l’ivresse
Et dans la reddition savourent leur victoire
Et toutes les horloges / Et tous les carillons / Et ton cœur qui s’affole
À présent sonnent l’heure de la deuxième leçon
Tu pourrais t’égarer au cœur de ce mystère
Et perdre cette nuit ton reste de raison
Te mettre en route sans un regard en arrière
Goûter la douceur du poison
Mais dans le jour qui te blesse
Les paupières brûlées tu refuses de voir
Qu’au-delà du néant quotidien qui t’oppresse
Dans un coin de ton âme il reste encore l’espoir
Qu’à l’heure où la lumière baisse
Du fond de la nuit franchissant les miroirs
D’un pas indifférent reviendra la déesse
Alourdie de bijoux, harnachée de cuir noir
Et toutes les horloges / Et tous les carillons / Et ton cœur qui s’affole
Alors sonneront l’heure de l’ultime leçon.