Et si j’allais enfin ouvrir ma porte
Au vent malin qui si souvent déçoit
Aux saisons détraquées qui emportent
Les écharpes de soie
Et si je m’éveillais un matin sans me voir
Dans le miroir trouble du temps perdu
Et si je faisais voile au risque de revoir
Les ombres d’un rivage inattendu
Et s’il m’était donné de laisser en arrière
Les souvenirs les regrets les remords
Laisser le temps au temps le reste à la poussière
Les morts avec les morts
Et si je m’éveillais un matin sans me voir
Dans le miroir trouble du temps perdu
Et si je faisais voile au risque de revoir
Les ombres d’un rivage inattendu
Et si la mer effaçait les outrages
Et si le vent marin nous redonnait les voix
De ceux qui avant nous ont franchi le passage
Vers les contrées d’azur auxquelles je ne crois pas
Auxquelles je ne crois pas
Je ne crois pas
Au moins je crois
Que je ne crois pas
Au moins j’y crois.