Le duvet de l’ange

Courbés depuis l’aube des temps

Sur ces routes qui nous dépassent

Nous irons disputer au vent

Les soupirs de nos âmes lasses

 

Nous trouverons au fil des jours

La force de glisser plus loin

La force d’en changer le cours

D’ôter l’écharde de la main

 

Simples soutiers mais prêts au pire

Quand nous envahirons les ponts

Nous éloignerons ce navire

De vos rivages inféconds

 

Amis, faites force de rames

Le port est encore loin de nous

Tous les jours aux pieds de la dame

Pécheurs, tombez à genoux

 

Nous étions parvenus dans des cités obscures

Où les yeux des enfants n’avaient pas de regard

Sous des porches gravés d’étranges écritures

Des femmes accroupies et des mendiants hagards

 

Au quatrième jour nous fut donnée la clé

Des portes qui menaient aux chambres interdites

Mais ceux qui parmi nous osèrent y entrer

Payèrent de leur vie leur audace maudite

 

Alors nous étions prêts au pire

Et nous avions brûlé nos ponts

Et sabordé tous nos navires

Au-dessus des fosses sans fond

 

Courbez votre dos sur les rames

Le port est encore loin de nous

Garez  les  yeux sur cette flamme

Qui met les hommes à genoux

 

Les oiseaux pourtant

Façonnent les nuages

Arrachent au vent

D’étonnants messages

 

Et toi au matin

Tu trouves en échange

Au creux de tes mains

Le duvet de l’ange

Et dans ta bouche l’amertume

Du fruit auquel tu as mordu

Un goût de sel et de bitume

La saveur du pays perdu

 

Alors ami reprends les rames

Le port est encore loin de nous

Pour qu’un jour aux pieds de la dame

Ami, nous tombions à genoux

À genoux

À genoux

À genoux

 

Musique : Bernard Zakarian, Alexandro Alcocer, Jean-François Aliaga

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