Même principe : 1500 signes d’un roman qui n’existe pas.
le paysage qui défilait, de grands immeubles de brique rouge, des usines désertes, murs noircis, fenêtres vides. La végétation lançait déjà à l’assaut des ruines des verts violents sur le fond d’argile brûlée.
Le train traversa une zone d’aiguillages dans un grand grincement de ferraille. Je regagnai mon compartiment en rebondissant contre les parois du couloir. Le type qui avait perfidement conquis ma part de l’espace central avait déplié son journal sur mon siège pour y poser les pieds. Il me lança un regard de victoire. Je défis deux boutons de mon imperméable. À la vue de mon insigne, il reprit très vite son journal froissé et se recroquevilla à sa place. Les autres me jetèrent un regard, comprirent et rectifièrent leur position. Estelle dormait dans son coin.
La lumière disparut soudain. Un tunnel. L’odeur âcre de la fumée de charbon envahit le compartiment. Je me levai pour remonter la vitre. Estelle ouvrit les yeux.
— C’est encore loin ?
— Une heure, si tout va bien.
Elle fouilla dans le sac qu’elle gardait sur les genoux, en sortit son Livre qu’elle fit mine de feuilleter. Je la soupçonnai de vouloir s’amuser de l’inquiétude des autres voyageurs qui se hâtèrent de l’imiter. Le gros avait déjà le nez dans son exemplaire. Se laisser aller à l’oisiveté au lieu d’étudier le Livre était suspect et dangereux en présence d’un commissaire et d’une enfant de douze ans.
Une heure encore et le secrétaire de J. allait entrer dans son bureau avec le courrier, deux heures, et le pays tou
intriguant: charbon, le Livre et sa majuscule; une ,deux heures…
J’aimeJ’aime
Intriguer fait partie du jeu !
J’aimeJ’aime